NF C15-100 : les nouveautés de l’édition 2024 en vigueur à partir de septembre 2025

Pilier des installations électriques basse tension, la norme NF C15-100 a évolué en 2024 et sera d’application obligatoire au 1er septembre 2025. Ses dernières mises à jour visent à répondre aux évolutions technologiques et aux nouvelles exigences en matière de sécurité, d’efficacité énergétique et de connectivité.

Ces nouvelles règles imposent une attention particulière lors de la conception d’installations neuves, mais également pour les circuits créés pendant la rénovation d’installations existantes.

Après cinq amendements sur la version de 2002, témoins de la nécessité d’évolution continue face aux exigences du terrain, la norme NF C15-100 a franchi un cap supplémentaire en 2024 avec une refonte complète. Référence incontournable des installations électriques basse tension, elle s’est dotée d’un nouveau format pour mieux accompagner les professionnels dans la conception, la mise en œuvre et la maintenance des installations.

Historiquement structurée en grandes thématiques, la NF C15-100 de 2024 devient une collection de normes, composée de 21 textes distincts. Cette refonte permet une meilleure lisibilité ainsi qu’une mise à jour plus agile des exigences afin de toujours mieux s’adapter aux réalités du terrain.

Le document principal, NF C15-100-1, regroupe les exigences générales applicables à toutes les installations (anciens titres 1 à 6). L’ancien titre 7, dédié aux installations et emplacements spéciaux, est désormais éclaté en normes spécifiques : salles d’eau, piscines, installations de chantier, ports, IRVE, etc.

Une nouvelle section consacrée à l’efficacité énergétique a également fait son apparition, sous la référence NF C15-100-8-1. Les parties NF C15-100-10 et NF C15-100-11, relatives respectivement aux installations dans les bâtiments d’habitation et aux réseaux de communication, conservent quant à elles leur structure initiale, tout en intégrant quelques évolutions.

La nouvelle édition de la norme NF C15-100 est applicable sur une base volontaire depuis sa publication le 21 août 2024. L’édition précédente (décembre 2002, mise à jour en juin 2005), ses cinq amendements (A1 à A5), et ses fiches d’interprétation restent toutefois en vigueur jusqu’au 31 août 2025 dans le cadre des textes réglementaires qui continuent à les citer.

Pendant cette période transitoire, la version 2024 doit être appliquée si elle est explicitement mentionnée dans les pièces contractuelles (marché, CCTP, etc.). À défaut, c’est l’ancienne norme qui s’impose.

La norme précise la date à retenir pour déterminer la version applicable :

À compter du 1er septembre 2025, la version 2024 deviendra donc la référence unique. En attendant, les professionnels sont invités à anticiper cette échéance pour intégrer les nouvelles exigences dans leurs pratiques et garantir la conformité de leurs installations à venir.

Tour d’horizon des changements majeurs à intégrer dans les pratiques professionnelles :

La norme recommande désormais l’installation de protecteurs d’arc (AFDD en anglais), notamment sur les circuits des prises de courant situés dans des lieux à risques élevés : musées, bâtiments historiques, menuiseries, granges agricoles, etc. Placés à l’origine des circuits à protéger, ces dispositifs permettent de détecter les arcs électriques dangereux dès leur apparition, réduisant significativement le risque d’incendie.

Pour les bâtiments tertiaires et industriels, les situations nécessitant l’installation d’un parafoudre principal sont désormais clairement identifiées, et la norme impose une méthode d’évaluation du risque. Les critères de distance maxi (10 mètres au lieu de 30), et de choix des conducteurs ont été actualisés (6 mm2 au lieu de 4 pour un parafoudre de type 2 et 16 mm2 au lieu de 10 pour un T1) et un critère de coordination avec les dispositifs différentiels résiduels (DDR) a été introduit. Les exigences sont également renforcées pour les réseaux de communication en cuivre, avec un parafoudre supplémentaire obligatoire lorsqu’un parafoudre est déjà présent sur le circuit de puissance. Cette dernière exigence est également applicable aux bâtiments résidentiels.

Comparé au DDR de type A, ce nouveau DDR de type F, destiné aux circuits avec variateurs de vitesse monophasés (climatisation, pompes à chaleur, etc.), assure une meilleure compatibilité électromagnétique et limite les déclenchements intempestifs tout en offrant un niveau de protection équivalent.

La norme adopte la classification européenne des câbles (Euroclasses), remplaçant les anciennes classes C1/C2/C3.

À noter : la réglementation impose, depuis le 23 mai 2025, l’usage de câbles Cca-s2, d2, a2 dans les ERP.

Les méthodes de calcul de l’intensité admissible évoluent, passant de 2 à 9 tableaux. De nouvelles tolérances sont introduites, notamment en présence d’harmoniques, ce qui peut impliquer une hausse des sections de câbles.

La norme précise les documents attendus dans le dossier de maintenance, les actions à mener sur les tableaux, luminaires et appareillages, et impose l’intervention de personnes habilitées (BA5).

La partie NF C15-100-7-722 détaille les prescriptions spécifiques à ces équipements : circuits dédiés, protection individuelle par DDR 30 mA, obturateurs obligatoires selon les usages, et le type de DDR en fonction du mode de charge.

La norme NF C15-100-8-1 introduit une approche proactive de la gestion de l’énergie. Elle encourage la réduction des pertes (via l’optimisation des longueurs de câbles, le choix des transformateurs, etc.), la mise en œuvre de dispositifs de pilotage énergétique (HEMS/EEMS) et une logique d’amélioration continue via une classification de performance croissante allant de EE0 à EE5.

La norme NF C15-100-11, qui remplace l’ancien titre 11, encadre l’installation des réseaux numériques dans les logements résidentiels. Elle introduit plusieurs évolutions : un volume dédié au tableau de communication, des schémas types de câblage selon la présence ou non de fibre optique, des dispositions optionnelles pour la télévision et le déport de box, ainsi qu’un contrôle systématique des installations.

Avec l’édition 2024 de la NF C15-100, le cadre normatif des installations électriques entre dans une nouvelle ère. Plus lisible et mieux alignée sur les usages actuels, elle invite les professionnels à revoir leurs pratiques et à se former pour garantir des installations toujours plus sûres, connectées et performantes.